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RAPPROCHEMENT Agrial et Eurial se voient un même avenir laitier

De gauche à droite : Ludovic Spiers et Rémi Pelhate d'Agrial-lait, Jean-Luc Rabillard et Olivier Prételat d'Eurial, le 18 janvier à Nantes.© GWENAËL DEMONT

La fusion d'Eurial et d'Agrial redessinera l'univers laitier de l'ouest à son lancement en juin. Avec 2 milliards de litres, la nouvelle entité sera le deuxième groupe coopératif laitier français.

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« Nous étions complémentaires et non concurrents… Cela a facilité notre rapprochement », explique Olivier Prételat, directeur général d'Eurial. Les dirigeants du groupe ligérien et du normand Agrial viennent d'annoncer leur projet de fusionner leurs activités laitières d'ici à deux ans, « sans suppression d'emplois ». Un rapprochement qui se fait « non sous la contrainte, mais à froid, entre deux entreprises de poids équivalent qui se portent bien, et par des échanges de participation réciproques. » Mais si Eurial, leader français en fromages de chèvre et mozzarella, dispose de quatorze sites industriels en France, « Agrial en est au tout début de l'aventure de la transformation », remarque Ludovic Spiers, directeur général. La coopérative livre en effet plus de 80 % de son lait à Bongrain, un contrat qui va subsister. Elle ne s'est que récemment engagée dans l'industrie laitière avec cinq sites au total, via Délice'Lait (ingrédients, 65 % de participation) et surtout Sénagral (50/50 avec Senoble), aujourd'hui numéro un de l'ultrafrais sous MDD. « Avec Eurial, nous pourrons aller plus loin et plus vite. Nous étions aussi attirés par son potentiel de marques (Grand-Fermage, Soignon, Bio-Nat', etc.) qui nous manquait. » Dans la « corbeille de mariage », Agrial apporte aussi une plateforme de distribution de produits frais de 28 000 m2. Elle pourrait servir le futur ensemble dont le nom est déjà choisi : Eurial, avec Nantes pour siège social.

D'autres raisons ont milité pour ce rapprochement. « La fusion répond à l'attente de nos adhérents, car la plupart souhaite produire plus après la fin des quotas laitiers », explique Rémi Pelhate, président d'Agrial lait. Une volonté de progresser en volumes que revendique aussi Olivier Prételat : « La fusion doit nous permettre d'être plus forts sur le marché mondial, notamment en Asie, là où se fait la croissance de la consommation. »

Face à la fin des quotas

Si tout va bien, la fusion sera effective en juin 2015. « Un délai que nous mettrons à profit pour réfléchir au mode de gouvernance adapté », indique Jean-Luc Rabillard, président d'Eurial. Tout comme la politique de prix du lait de la nouvelle entité. Eurial applique les prix A et B, Agrial pas. « Seuls, nous n'avions pas la taille critique pour rester dans le jeu laitier, insistent-ils. Cela ne suffira peut-être pas à terme. Nous restons ouverts à d'autres entreprises qui partageraient notre vision de l'avenir. » Ils se disent prêts, par exemple, à nouer des partenariats avec des industriels mieux placés qu'eux sur la matière grasse, les fromages à pâte molle et les ingrédients secs. « Nous pensons en priorité à nos partenaires historiques Sodiaal et Bongrain. » Déjà partenaires dans la Compagnie des Fromages… De quoi reconfigurer l'industrie laitière du grand Ouest.

GWENAËL DEMONT

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